A Living Spatial Movement of Relation. Reconceptualising Ricœur’s Oneself as Another and Heidegger’s Being and Time

Résumé

Au-delà des références disparates et surtout fugaces à la vie dans Soi-même comme un autre de Ricœur, que celle-ci soit entendue comme pouvoir, comme vie bonne et avec les autres, ou envisagée à travers la tentative ricœurienne de développer un concept  de subjectivité incarnée comme chair (chair vivante et non morte), on peut sans doute aller plus loin et soutenir qu’il existe un principe de vie primordial, à savoir l’espace de vie. La reconnaissance par Ricœur de la signification vitale du caractère primordial de l’espace, comme dimension charnière antérieure au langage lui-même, représente un saut conceptuel significatif dans cette œuvre tardive qu’est Soi-même comme un autre. L’ontologie de la chair proposée par Ricœur exprime l’une des dimensions d’une authentique phénoménologie de la spatialité, mais celle-ci n’est pas nécessairement la seule. En s’appuyant sur Ricœur mais allant au-delà de sa pensée, l’article explore l’interaction spatiale concentrique et diamétrale en la mettant en relation avec  la spatialité existentielle dans la philosophie du premier Heidegger - l’angoisse et le souci étant envisagés en tant que mouvements spatiaux vivants. Cette proposition d’un discours spatial primordial réexamine la conception ricœurienne du conatus comme pouvoir d’agir, et sa quête d’une structure de relation à l’autre qui ne soit pas une fermeture, une séparation ou une opposition diamétrale.